Prendre la parole sans stress : oui mais comment ?

delphinekanouiDelphine Kanoui, spécialiste des relations humaines et de la gestion du stress, accompagne particuliers et entreprises pour gagner    en confiance et en performance. Elle travaille particulièrement à désactiver les difficultés émotionnelles et comportementales sur le long terme.
Elle anime chez EFE la formation « Réussir sa communication orale »

Vous avez peut-être déjà eu l’impression que vous ne seriez jamais un bon orateur, et que la prise de parole était définitivement votre pire ennemie?

Quoi de plus naturel lorsqu’on est forcé de prendre la parole en public dans le cadre de sa fonction professionnelle ! Une situation fréquente qui arrive plus souvent qu’on ne pourrait le souhaiter. Se présenter lors d’un tour de table, animer une réunion, tenir une conférence, donner une formation, chacun de nous a connu ce type de situation délicate où il a fallu se jeter à l’eau.

Or,  nous avons tendance à imaginer que l’éloquence est un don et que l’on naît, ou pas, bon orateur. La réalité c’est que, comme pour tout, on ne naît pas compétent, on le devient ! La communication orale est à la portée de tous, c’est une technique accessible à chacun.

Voici donc quelques conseils destinés à acquérir de bons réflexes.

  • Prendre le temps de respirer…

Avant de parler, inspirer permet de dire les choses avec davantage de souffle et de conviction. Penser à faire des pauses lors de votre élocution est essentiel. Elles vous laisseront le temps de respirer et donneront plus de poids à votre argumentaire.

En bref, se donner le temps de respirer rendra votre prise de parole plus fluide, plus intelligible.

Respirer, oui, mais comment ?

Une respiration calme et profonde est essentielle pour prendre la parole. On parle de respiration abdominale, qui permet déjà d’atténuer l’angoisse. Je vous propose de vous exercer à respirer « avec le ventre » afin de fluidifier les mouvements du diaphragme ; celui-ci se bloque trop souvent sous l’effet du stress ou des tensions quotidiennes. Il existe de nombreux exercices respiratoires, n’hésitez pas à les pratiquer ½ heure avant votre prise de parole.

  • Garder son objectif en tête

Je vous suggère de vous concentrer sur le contenu de votre intervention et de ne pas laisser votre esprit vagabonder pour imaginer, par exemple, la façon dont on peut vous juger. Distinguer le registre de l’imaginaire, dans lequel se place ce type de pensées parasites, du registre réaliste. Pour cela, posez-vous la question : qu’est-ce qui est vrai là, maintenant, tout de suite ? Ce qui est vrai c’est que je suis là, devant mon oratoire, et que j’ai tel message à faire passer. Je choisis donc de me concentrer sur ce message et d’entrer dans un échange équilibré avec le public.

  • Dompter son pire ennemi

Le seul ennemi potentiel ici présent c’est vous ! Il est donc nécessaire d’apprendre à dompter ce juge intérieur parfois intransigeant et même « auto-saboteur ». Nous avons tous la possibilité de nous programmer positivement pour générer en nous de la confiance et avoir accès à nos pleins potentiels. Je vous propose ainsi de rentrer en contact avec votre public en imaginant que celui-ci est votre meilleur ami.

Pour vous entraîner dans cette voie, des techniques existent. Je recommande la sophrologie qui permet de prendre conscience de son corps, d’apaiser son esprit et de se programmer positivement. Il est ainsi possible de vivre à l’avance et de façon positive cette fameuse prise de parole. Le cerveau ne fera pas la différence entre cette expérience positive et la réalité : le jour J, il vous amènera tout naturellement au résultat escompté… Un petit entraînement est nécessaire !

  • Gérer ses émotions, son trac

Parfois l’émotion est trop grande, elle nous envahit, nous avons le trac !

Celui-ci se manifeste par exemple par des palpitations intenses, un rythme cardiaque effréné qui fait vibrer notre voix, nous avons les mains moites, les membres qui tremblent, les jambes qui flanchent !

Malgré les beaux discours que nous avons entendu sur la gestion de l’émotion, nous nous retrouvons démunis… Même le fait de respirer calmement n’y change rien.

Alors que faire ?

Il existe des techniques pour s’apaiser durablement. Je préconise la technique T.I.P.I (Technique d’Identification sensorielle des Peurs Inconscientes) qui permet de se connecter à une capacité naturelle que nous avons tous, et qui consiste à laisser faire notre corps pour désactiver définitivement l’émotion parasite.

  • S’imprégner de son sujet

Je vous invite à parler de sujets qui vous tiennent à cœur ; si ce n’est pas le cas, recherchez l’intérêt que ce sujet vous inspire afin de vous en imprégner. C’est votre conviction et votre intérêt pour ce que vous dites qui éveillera l’attention de votre auditoire. N’hésitez pas à enrichir votre prise de parole d’anecdotes personnelles en lien avec votre sujet. Parler de vous est un bon moyen de susciter l’intérêt du public. L’authenticité jouera toujours en votre faveur.

  • S’entraîner

La pratique est une des clés pour vous libérer de toutes vos appréhensions. Parlez de votre sujet autour de vous, profitez dans un premier temps d’occasions où votre public est bienveillant, lors d’un dîner avec des amis par exemple, ou en famille. Si vous pouvez, créez des occasions pour prendre la parole en public. Cela vous donnera confiance et vous verrez que, petit à petit, les freins disparaîtront.

  • Maîtriser le langage non verbal

Le corps influence l’esprit. Nous avons tous besoin d’être à l’aise dans notre corps pour avoir une bonne posture. Pensez VOIX/ SOUFFLE / REGARD :

– La voix : avoir un bon timbre de voix est important pour procurer charisme et assise auditive. Il donne confiance à l’auditoire. C’est une clé du leadership dans le registre non verbal, il révèle l’assurance de l’orateur.

– Le regard: je vous propose de regarder votre auditoire dans les yeux, de retenir la couleur des pupilles de chacun. Lors d’une conférence, s’il y a plusieurs rangées, fixez votre regard au-dessus des têtes de la dernière rangée, de façon à ce que chaque personne soit incluse dans votre champ de vision et se sente concernée.

– Le souffle : faire des pauses pour respirer. Pratiquez la respiration ventrale et synchronisez-là avec votre voix: essayez d’envoyer ce que vous dites par le ventre. La voix est liée à la respiration.

– Posture générale: posture droite, tête droite, symétrique (car si je ne suis pas symétrique je respire moins bien, je perds en charisme), reculer les épaules. Les pieds bien ancrés au sol.

– Les bras: quand je les croise, je dis non. Quand j’ai les mains dans les poches ou derrière le dos, je cache quelque chose. Je vous propose les mains le long du corps, paumes ouvertes, en avant.

– Occuper l’espace pour venir voir chacun avec un contact visuel (lorsque c’est possible, petits comités par exemple).

Enfin, et surtout, restez authentiques. Associez-vous avec quelque chose de positif et qui porte, positionnez-vous dans une dynamique qui vous permettra d’être motivé et convainquant.

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