Le management bienveillant : qu’est-ce que c’est ?

Manager au quotidien

Porté par un contexte favorable, comme le développement de la psychologie positive ou du souci du bien-être au travail, le management bienveillant se retrouve régulièrement cité comme une forme nouvelle de management, particulièrement adaptée à notre époque. Qu’en est-il ?

 

Le terme bienveillance mérite de s’y attarder quelque peu.  Il décrit, pour faire simple, une disposition d’esprit favorable vis-à-vis de quelqu’un qui se traduit par une attitude positive concrète à son égard. Ramenée au Management, elle pourrait exprimer le soin qu’un manager aurait à s’occuper du développement professionnel et personnel des collaborateurs sous sa responsabilité.

 

Est-ce vraiment le rôle d’un manager de veiller au développement de ses collaborateurs ?

Le manager n’est pas directement en charge du développement des compétences de ses collaborateurs. Le manager n’est pas non plus directement en charge de la Qualité de vie au travail. Non, certes pas directement. Mais par sa posture, ses gestes quotidiens, ses interactions incessantes avec les membres de son équipe, il y contribue assurément.

 

Travailler dans un climat de bienveillance est source de productivité, de fidélité à l’organisation, d’engagement et d’efficacité opérationnelle durable. Une situation dans laquelle tout le monde est gagnant ; le collaborateur, le management et l’ensemble, vu comme un écosystème. Cela ne présente, a priori, que des bénéfices pour l’ensemble des acteurs. Pour le manager la bienveillance est un levier fort au service de l’efficacité de son action.

 

Le mot bénéfice en latin (bene face : faire le bien) est une notion qui au Moyen-Âge désignait une bonne action, conforme à la morale. Ainsi il ne réside pas seulement dans l’atteinte d’un résultat avec les moyens disponibles, c’est-à-dire la notion d’efficacité. Il réside également dans la capacité de l’organisation à bien fonctionner une fois le résultat atteint, c’est la notion d’efficience.

 

Mais posons-nous la question : Quel management pourrait se revendiquer malveillant ? Cela n’aurait probablement aucun sens. Cela serait même choquant moralement, voire contraire aux dispositions du code du travail. Plus pragmatiquement, cela serait peu efficace économiquement dans la durée et coûteux humainement en termes de motivations, d’adhésion et de climat social. Peut-être que le management bienveillant est synonyme de management efficacement durable.

 

 

Qu’est-ce qu’un management efficacement durable ?

La notion de management durable, conçoit l’animation des équipes dans une perspective longue. Cet équilibre entre le long terme, les échéances plus brèves et les contraintes de production immédiates est toujours fragile. Il est important de restaurer l’équilibre après une période de déstabilisation. C’est un des rôles clés du management que d’entretenir et de restaurer le cas échéant, la capacité à s’ajuster de l’équipe et des individus la constituant.

 

L’environnement actuel est tellement changeant qu’une des caractéristiques des organisations performantes est d’entretenir une capacité à s’ajuster en permanence. Ceci n’est possible que si la capacité à vivre le changement est inscrite au cœur du projet d’organisation. Cela devient la respiration d’une organisation vivante avec des êtres humains vivants.

 

 

Comment le mettre en place ?

Former la ligne managériale et l’accompagner (surtout en période de turbulence), utiliser ou créer des instances de régulation comme des séquences de coaching collectif où puissent se dire les choses et être co-conçus les évolutions nécessaires, associer les partenaires parties prenantes dans la vie de l’organisation sont autant d’actions potentielles, porteuses de sens, qui favorisent un contexte bienveillant.

 

Ainsi, avec une attitude bienveillante, le manager pourrait ambitionner d’entretenir un équilibre dynamique et durable, dans un contexte positif et efficace plutôt qu’être un réparateur ou un gestionnaire de problèmes. Le management bienveillant est finalement une approche écologique et performante de l’organisation vue comme un écosystème vivant.

 

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Bruno BOUSSUGE est coach et consultant avec une spécialité sur l’efficacité collective et les organisations apprenantes. Après plus de 20 ans dans le monde audiovisuel et dans l’industrie financière à manager des équipes sur des projets innovants, il intervient aujourd’hui en accompagnement d’équipe en privilégiant la qualité relationnelle au service de l’efficacité opérationnelle. Intervenant EFE, il anime les formation « Management bienveillant », « Manager une équipe de managers » , « Piloter la relation client dans les projets » .[/dt_quote][/vc_column][/vc_row]

3 Commentaires

  • Si je comprends bien, le magement est un art de l’ajustement, un travail d’équilibriste, s’agissant de promouvoir et d’entretenir cet équilibre dynamique et durable entre individus d’une même équipe. Il s’agirait d’inviter et même d’inspirer un élan positif et créatif, plutôt que de jouer les mécaniciens, les réparateurs et gestionnaires de problèmes générés ou non anticipés.
    Se voir en capacité de répondre aux attentes de l’entreprise, dans le discours, l’attitude, le regard d’un manager, c’est déjà mettre sa, son, ses collaborateurs en situation de réussite potentielle. Pour cela, il faut être déjà en mesure de poser un regard bienveillant sur soi, et ainsi de suite, dans toute la chaîne hiérarchique.
    C’est un tableau idyllique, une responsabilité collective, sachant que le caractère positif et la bienveillance permettent d’entrer dans une dynamique vertueuse, là où les tensions provoquent les conditions d’élimination de type bouc-émissaire…A choisir…

  • Le lien entre management bienveillant et management efficacement durable (ou plus simplement management durable) est tout à fait à propos, notamment en ce qui concernant l’ouverture sur les parties prenantes. Du reste, pourquoi ne pas aller jusqu’au bout du raisonnement et parler de « management responsable bienveillant » afin d’intégrer la notion de RSE à l’approche bienveillante. Cette synthèse aurait pour avantage de répondre aux interrogations légitimes concernant le rôle (ou non) du manager en ce qui concerne le développement personnel de ses collaborateurs.

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